Octobre 2021
Quand vient la conclusion d’un bilan carbone, arrive la dure réalité des chiffres. Sur le dernier bilan que j’ai livré, j’ai expliqué que les émissions totales de l’entreprise représentent, grosso modo 700 000 km en voiture par salarié soit :
- 18 tours du globe par salarié
- 1 A/R Terre – Lune par salarié
- Etc.
Ces chiffres sont toujours impressionnants et induisent la remarque suivante : « 95% de nos émissions proviennent de l’activité de nos partenaires, comment faire pour réduire leur empreinte carbone et par conséquent la nôtre ? »
En effet, très souvent la grande majorité de notre empreinte carbone provient du scope 3 et donc sont les émissions de nos partenaires induites par notre activité.
Quelles actions pouvons-nous mettre en œuvre ?
Plusieurs solutions sont envisageables, je n’ai pas la prétention ici d’être exhaustif, mais simplement de montrer que l’on a de nombreuses possibilités d’agir et qu’il faut rester positif.
La R&D
La recherche et développement est un levier incontournable pour lutter contre le réchauffement climatique. Depuis des décennies les R&D s’échinent à développer de l’obsolescence programmée, mais ces personnes peuvent aussi développer des produits durables, réparables, upgradables, recyclables, etc.
Nous avons en France un acteur majeur dans ce domaine qui est SEB (cf. un article instructif)
De plus la R&D peut décider des matériaux à utiliser, des plastiques neufs ou recyclés; des tissus neufs ou recyclés ? Regardons l’entreprise 1083 qui utilise des cotons recyclés ou biologiques pour produire ses jeans.
Le Marketing
Le marketing a aussi une grande carte à jouer et notamment en mettant en valeur le travail de la R&D, sur la durabilité des produits. Le modèle économique pourrait ne plus être la fast consommation, mais la mise à niveau du produit ou l’économie de la fonctionnalité.
De même sur les emballages, il est souvent facile de réduire les emballages et de changer les matériaux. Est-il indispensable d’acheter des chaussettes emballées dans un étui en plastique ?
La Supply Chain
En effet, la supply chain a un grand rôle à jouer dans la sélection des partenaires, par leur lieu France, Europe, Asie, Amérique. Par le choix de produire en propre ou de sous-traiter. Par l’optimisation de fret entre avion, bateau, train, camion ou vélo cargo.
Le Service Commercial
Bien sûr les commerciaux jouent un rôle important, en incitant les clients à ne pas acheter au dernier moment, cela afin de permettre à la supply chain de gérer eu mieux la production et les approvisionnements mais aussi pour éviter les livraisons express en avion. Il ne faut pas oublier qu’un colis qui traverse la France en 24H se déplace en avion.
L’incitation
Enfin nous avons aussi la possibilité d’inciter nos partenaires à s’améliorer. C’est par exemple ce que fait l’Oréal.
L’Oréal a défini son plan de transition énergétique à horizon 2035 et s’est donc fixé des actions de réduction de son empreinte carbone. Mais l’Oréal étant une société comme les autres, il n’y a pas de doute que la majorité de ses émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) provient de son scope 3. Aussi, l’entreprise demande à certains de ces fournisseurs de s’aligner sur sa feuille de route, les obligeant à réaliser un bilan carbone et à mettre en œuvre des actions de réduction de leur empreinte carbone. On peut vite imaginer que les fournisseurs qui ne joueront pas le jeu risquent de perdre un joli client.
Bref, en conclusion, on s’aperçoit qu’un problème global ne peut pas être géré convenablement sans une approche systémique. Tous les services d’une entreprise doivent travailler entre eux, mais aussi et surtout avec les partenaires extérieurs.
Pour aller plus loin :
